Impuissance apprise chez l’élève en difficulté : surmontable ?

Pour accéder à la réussite, l’élève en difficulté fait face à différents défis. Le sentiment d’impuissance, appris au cours de son cheminement, appelé impuissance apprise, en est un. Comment l’aider à le surmonter ?

Le sentiment d’impuissance est surmontable pour chaque élève.

Impuissance apprise et difficultés scolaires

L’impuissance apprise est un concept psychologique développé par les psychologues Martin Seligman et Steven Maier, dans les années 60. Mais que signifie-t-elle ? Concrètement, il s’agit d’un état dans lequel une personne se sent impuissante. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a aucun pouvoir d’action. Ni qu’elle n’a pas accès aux ressources nécessaires. Cependant, à ses yeux, ce pouvoir n’est pas à sa portée.

À l’école, l’impuissance apprise peut être le résultat de mauvaises expériences vécues par un élève. Par exemple, obtenir des échecs à répétition en mathématique pourrait l’amener à conclure qu’il n’est pas bon, que c’est un fait et que rien ne changera. En observant ses difficultés et le résultat de ses difficultés, le jeune croit en avoir la preuve. Si cette pensée s’installe, il devient très difficile pour l’élève de croire qu’il est possible de changer la situation.

Pourtant, c’est possible! Il est donc important de reconnaître les signes de l’impuissance apprise afin d’accompagner le jeune avant que les répercussions se déploient dans d’autres sphères de sa vie.

Les signes de l’impuissance apprise

Mais comment observe-t-on la présence de l’impuissance apprise chez son enfant ? 

  • Il n’essaie plus de répondre aux questions posées en classe ;
  • Il refuse de faire ses devoirs ou cette période de la journée est ardue ;
  • Il ne se prépare plus aux examens ou ne s’y présente pas ;
  • Il ne veut plus aller à l’école ou en a moins le goût ;

Ces exemples peuvent représenter qu’il se sent moins compétent. Il a l’impression qu’il ne peut pas réussir, qu’il est une cause perdue et que c’est sans issue.

Conséquences de l’impuissance apprise

Alors qu’il avait confiance en lui, qu’il s’amusait à apprendre et faire des erreurs, voilà que votre enfant a complètement perdu son entrain. Cela peut être un signe d’impuissance apprise. En voici d’autres : 

  • manque de motivation
  • continuel découragement 
  • faible estime personnelle
  • échecs à répétition

Le manque d’initiative est un autre des signes. Par exemple, alors qu’il avait l’habitude de faire ses devoirs de façon volontaire, vous devez maintenant lui rappeler de les faire. Il repousse le moment. Il en est de même lorsque vient le temps d’apprendre de nouvelles notions académiques. On parle ici d’évitement d’apprentissage. Il est persuadé que cela mènera à l’échec, et il préfère éviter les situations l’exposent à l’échec. 

L’impact est important, principalement au niveau du comportement, de la motivation et de la santé mentale. Et il devient permanent si aucune action n’est prise. L’impuissance apprise contribue aussi à la dépression, à l’anxiété, à une perception erronée de soi-même, et à d’autres problèmes émotionnels. 

Heureusement, il existe des solutions pour accompagner votre enfant et l’aider à se départir de ce sentiment d’impuissance. Il faut d’abord avoir confiance en lui et en sa capacité de réussite. Cet état d’esprit déteindra sur lui. Après tout, s’il a perdu confiance en lui, il a encore confiance en vous. 

Progrès + réussite = une meilleure estime personnelle

En tant que parent, vous avez un rôle à jouer dans le cas où votre enfant vit avec l’impuissance apprise. Voici les actions à poser pour qu’il reprenne confiance en ses moyens : 

  • Encouragez sa persévérance : valoriser son travail acharné.
  • Fixez des objectifs réalistes : créez un sens de contrôle.
  • Faites des retours constructifs : montrez-lui que ses erreurs sont des opportunités d’apprentissage.
  • Enseignez des stratégies d’adaptation : aidez votre enfant à faire face aux défis.

Il est aussi important d’encourager ses efforts et de célébrer ses réussites. Si elles se font rares à l’école, il faut les provoquer à la maison, en le valorisant par rapport à ses forces et ses bons coups. Par exemple, vous pouvez le féliciter pour ses initiatives ou pour son ingéniosité à trouver des solutions.

Pour maximiser son bien-être à l’école et aider votre enfant à retrouver son assurance, le tutorat est une excellente solution. Ainsi, en compagnie d’une tutrice ou d’un tuteur avec qui il établira un lien de confiance, votre enfant pourra ajuster sa perception de ses propres compétences académiques. Comme le tutorat est une approche personnalisée en fonction des défis de l’enfant, il viendra se créer, pendant les séances, un espace où votre enfant se sent en sécurité. Il pourra poser des questions et même faire des erreurs. En prenant des risques et en vivant des succès, il reprendra graduellement confiance en lui et en ses capacités. Nul doute qu’il en ressortira gagnant, pour la vie. 

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